L’anticipation des mesures Ségur pour les professionnels de santé au 1er novembre est un 1er pas. Mais la revalorisation de tous les professionnels s’impose pour enrayer les difficultés grandissantes du secteur, faute de candidats au recrutement, et ce encore davantage pour l’accompagnement des personnes autistes.
Après plus d'un an et demi les dernières annonces du Gouvernement, au profit du personnel soignant, vont dans le bon sens, mais l’injustice demeure entre les professionnels du secteur médico-social.
Comme tous les opérateurs, AFG Autisme continue à demander un "Ségur pour tous !" et une véritable revalorisation sur le long terme des carrières et des salaires de tous nos collaborateurs, quelle que soit la spécialité, et quel que soit le financeur.
Il faut absolument stopper les démissions en cascade qui impactent directement la qualité de l'accompagnement par un sous-encadrement. Les départs de personnel qualifié que nous avons subits a découragé les vocations et il faudra des années pour mobiliser de nouvelles vocations alors que les besoins sont énormes, voire augmentent avec le vieillissement de la population. C’est toute la problématique d’attractivité des métiers qui est cause. L’autisme étant particulièrement difficile à appréhender, les professionnels préfèrent souvent des publics moins difficiles, moins contraignants, sans trouble du comportement. La moindre erreur, le professionnel la paie tout de suite. Il lui faut donc une excellente formation et un moral d’acier, avec une motivation et une persévérance à toute épreuve.
Ces annonces de revalorisation d’une partie du secteur constituent une première réponse mais ce ne doit être qu’une étape. Cette inégalité ne saurait persister. Les éducateurs spécialisés, les moniteurs éducateurs, les orthophonistes, les kinésithérapeutes, les ergothérapeutes, les veilleurs de nuit, les agents de sécurité, les personnels administratifs, les agents d'entretien ... pourtant indispensables pour accompagner les personnes en situation de handicap ne sont pas inclus dans les mesures. Or ils représentent la majorité du personnel intervenant auprès des usagers.
C’est à croire que le secteur est méconnu de nos politiques publiques. Ces difficultés accentuent grandement les difficultés de recrutement, en général, et encore davantage les orthophonistes qui sont, ne l’oublions pas des Bac+5 alors que leur rémunération n’est assimilée qu’à des Bac+3, ceci combiné au fait d’être remboursé par l’assurance maladie en secteur libéral. C’est donc quasi impossible de trouver et de recruter des orthophonistes au sein des structures tout ESMS confondus. Le conventionnement avec des orthophonistes en libéral à partir de la masse salariale ne permet pas de couvrir les besoins des usagers, ou à peine la moitié des prestations que pourraient apporter ces professionnels au sein d’une équipe pluridisciplinaire.
Que veulent vraiment nos pouvoirs publics ? Les personnes handicapées sont-elles les dernières des parias ?
Tout le personnel du médico-social, soignant ou non, doit être revalorisé.
André MASIN
Président d'AFG Autisme